Une pause entre deux cours [libre]

- Premier post -

Les élèves n'étaient pas les seuls à apprécier les moments de tranquillité que leur offrait les quelques trous de leur emploi du temps au bord du lac de Poudlard. Candice Bellflower, professeur d'étude des moldus, n'échappait pas non plus à cette règle. Mais en tant qu'ancienne élève de l'école, elle ne faisait que reprendre de bonnes vieilles habitudes qu'elle avait finit par oublier, avec le temps, les remplaçant par celles d'une gentille petite libraire sans histoire. Enfin presque, si l'on mettait de côté ses deux années en tant qu'auror, pour préférer ensuite la tranquillité de son emploi chez Fleury et Bott, précédent celui de nouvelle professeur du château. Comme quoi avait-elle eu parfaitement raison. Avec les évènements en cours, la jeune femme n'aurait eu de cesse que de s'inquiéter pour sa soeur, Julie. Pourquoi ? Impossible de contacter l'extérieur de Pré-au-Lard, pour des raisons que Candice ignorait encore et toujours. Selon elle, Dumbledore maîtrisait l'affaire. Mais tout cela durait depuis un mois... De quoi s'en inquiéter. Du moment que l'aînée des Bellflower pouvait veiller sur sa jeune soeur, tout allait bien... Ou presque.

Depuis un mois, tout le monde avait fait comme si tout allait bien, faisant mine de ne pas s'inquiéter de ne pas pouvoir recevoir de nouvelles de l'extérieur. Pour la quasi-totalité des personnes présentes à Poudlard, leurs familles se trouvaient pourtant bien loin de Pré-au-Lard et de la sécurité du château. Une protection magique de plus avait été plaée par Dumbledore, mais rien ne prouvait qu'il était dans les parages. Et s'il n'y était pas, cela signifiait qu'il pouvait être n'importe où, en train de commettre d'autres meurtres pour "la pureté de la race". Comme il l'avait fait pour sa famille. Mais le temps s'était écoulé, Candice avait grandi, puis Julie. Ca faisait quatorze ans. Les deux soeurs avaient commencé une nouvelle vie remplie de joie et de problèmes, comme tout le monde. Après tout, peu de personnes à Poudlard ignoraient l'histoire des Bellflower. Famille assassinée, tous des moldus. Les deux dernières ne sont que des Sangs de Bourbes dénuées d'intérêt, rien de plus.

Poussant un soupir de contentement, même si le temps menaçait de pleuvoir, la professeur d'Etude des Moldus prit place non loin de la bordure du lac. Il ne faisait pas encore très roid, en ce début de mois d'octobre. Heureusement. Il fallait dire que Candice n'était pas vraiment très pressée de sortir les lourdes capes d'hiver avec les robes assorties. Question mode, elle avait toujours eu une préférence pour celle des moldus, jugée plus esthétique. Bien que les robes de sorciers soient tout de même des plus confortables. Ou les siennes du moins. Souriant aux dernières plaisanteries qu'elle avait bien pu faire à Jack, alias Jacky, Miss Bellflower avait ressorti de son sac quelques devoirs d'élèves qu'elle corrigea rapidement avec sa baguette. En règle générale, elle n'était pas trop stricte. Et puis sa matière ne suscitait en aucun cas l'intérêt des Serpentards trop tournés vers la qualité du sang, alors l'ambiance de ses cours avait toujours été très agréable depuis le début de l'année. De plus, être sûre de croiser sa soeur un minimum de fois par semaine était particulièrement rassurant. Elle était comme ça, la famille Bellflower. Toujours très soudée.

{Début rp}

Julie Bellflower, élève en sixième année à Poudlard en tant que Gryffondor, ne sortait pas réellement de cours comme la plupart des élèves à cette heure là. Non, elle n'avait pas séché de cours. Il s'agissait juste d'une longue pause... une longue pause qui lui avait été utile pour se montrer au moins aussi responsable qu'à son habitude, c'est à dire pas du tout. Mais qu'avait donc bien pu faire Julie Bellflower cette fois ci ? C'est peut être la question que certains d'entre vous se posent. Mais c'est également celle que se poseront bientôt les personnes qu'elle croisera pendant son chemin vers le château.
Oui, c'est le genre d'irresponsabilité qui se voit. Dans ses cheveux en pagaille, plusieurs brindilles sont là pour rappeler qu'elle vient de passer un moment mouvementé, son visage n'est pas des plus propres et quelques traces de terre sont là pour le prouver. A ces quelques élèments, des écorchures sur le visage et bas d'une robe de sorcier déchiré. Il est évident que Julie Bellflower ne sort pas d'un cours d'histoire de la magie. Quelques heures plus tôt, c'est pourtant bien dans ce cours soporiphique au possible qu'elle se trouve. Comme la majorité des élèves, elle n'écoute pas grand chose et décide de se tourner vers ses voisins de derrière, James Potter et Sirius Black. Le premier faux pas. Quelqu'un de responsable aurait sans doute choisit de parler avec la charmante Lili Evans. Mais trop gentille pour pertuber sa camarade qui écoutait le cours, elle s'était tournée et avait commencé à discuter avec ses deux camarades de maison.
Et voici pourquoi, on la voyait à présent sortir en courrant de la forêt interdite dans un:

"Désolée pour le dérangement !"

Une fois assez loin, elle avait stoppé sa course, brandissant fièrement la branche d'un arbre étrange. Mais pourquoi donc la douce Julie s'était elle mise dans une situation pareille.

"Ouais, et dans le livre, ils disent qu'avec ça, tu peux rendre plus laid que laid."

Plus laid que laid ? Alors quelqu'un comme Malefoy pouvait être pire O__O. La phrase que venait de dire Sirius n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Après lui avoir arraché le livre, elle avait étudié la page en question. Malheureusement, la recette de ce filtre de mocheté posait un certain problème au niveau des ingrédients. Il fallait une branche de Ramurier, un arbre qu'on ne trouvait que dans la Forêt interdite.
Vous imaginez bien évidemment la suite. Oui, Julie est bien assez mature pour décider de s'y rendre pendant la pause. Voilà pourquoi elle se retrouvait dans cet état. Enfin, c'était surtout à cause de créatures peu amicales qui habitaient cette forêt. Elle n'aurait jamais imaginé que ces trucs là puissent exister d'ailleurs... peut être même qu'elles portaient un nom.
La branche dans la main, elle ne pouvait s'empecher d'afficher un sourire de satisfaction. D'accord, elle avait faillit mourir et tout le reste. Mais le prix à payer était faible quand elle tenait la récompense. C'était magnifique, génial et magnifique. Il ne lui restait plus qu'à trouver les autres ingrédients et à offrir un verre à Lucius Malefoy.
Joyeusement, elle avait reprit sa marche. Trop occupée à imaginer la tête que la potion ferait au Serpentard, elle n'avait même pas remarqué dans quel état elle se trouvait. Ainsi, elle ne remarqua pas non plus que les personnes qu'elle croisait la dévisageaient avec étonnement.

Elle ne sortit de ses pensées qu'à proximité du lac. Son attention fut attirée par une ravissante jeune femme blonde. Posant un doigt sur sa bouche, elle fit mine de chercher où elle avait déjà bien pu voir un visage aussi séduisant. Probablement sur le sien.... C'était ça, elle lui ressemblait, elle n'était pas très grande... un centimètre en plus ne comptait pas, elle était professeur à Poudlard et c'était sa soeur. Voyons.... Non, elle ne voyait vraiment pas.
Secouant la tête pour arrêter l'humour intérieur, elle avait ensuite choisit l'approche discrète. Marchant sur la pointe des pieds, elle s'était rapprochée au maximum, un sourire sur les lèvres.
Enfin, elle lui avait sauté au cou dans un cri visant à lui faire peur avant d'éclater de rire en se laissant tomber dans l'herbe. Allongée sur le dos, près de sa soeur, elle n'avait qu'à vouloir regarder le ciel pour voir son visage.

"Candice Bellflower ! Je vous y prends à travailler ! Vous serez sévèrement punie pour votre comportement trop sérieux !"

C'était bien la jeune Gryffondor qui venait de parler avec la mine qu'elle avait. Mais c'était ça Julie, toujours à plaisanter et à inventer de nouvelles betises à faire même quand les circonstances n'étaient pas aussi gaies. Ils étaient bloqués à Poudlard sans savoir pourquoi, le stress des autres élèves, Voldemort and Co, l'attitude étrange de John Karvey, les cours d'histoire de la magie, Lucius Malefoy... elle avait tellement de raisons de ne pas être de bonne humeur qu'elle préférait faire le contraire de ce que lui imposait les circonstances. Avec tout ça, elle en avait pour trois mois de deuil. D'accord, certaines la pertubaient réellement. Mais elle essayait de les résoudre en ayant l'air de l'habituelle Julie.
Et puis, maintenant qu'elle était là... elle éluciderait le mystère qui tournait autour de Jack Campbell et sa séduisante grande soeur.

La dernière copie que Candice corrigea à l'aide de sa baguette fut celle de l'excellent Trevor Davis. Dire que la jeune femme appréciait cet élève aurait été loin du mensonge. Après tout, avoir des étudiants doués dans des matières jugées aussi peu intéressantes au sein de la communauté magique était toujours quelque chose qu'elle aimait voir. Alors achever son travail sur son devoir lui donnait un sentiment de satisfaction, qu'elle était loin d'avoir lorsqu'elle finissait sur la copie d'un Serpentard qui n'avait choisi sa matière que pour se moquer des Moldus et de leur organisation pour vivre. Il n'était pas donné à tout le monde d'avoir une baguette magique et de prononcer une formule pour que l'on voit ce que l'on souhaite apparaître devant soi, bien que ce genre de sortilèges n'étaient pas des plus faciles à appliquer, il fallait l'admettre.
Si l'on observait Candice en train de faire disparaître son paquet de feuilles pour qu'elles aillent directement se poser sur son bureau, quelques étages plus haut, à l'intérieur du château, jamais l'idée que la jeune femme ait déjà pratiqué le métier d'Auror n'aurait pu effleurer l'esprit. Peut-être avait-elle l'air trop "gentille", trop "douce". Alors qu'il ne fallai pas rêver : Candice Bellflower était loin d'être la douceur incarnée.

En tous les cas, ses deux années en tant qu'auror lui avaient donné des réflexes qui lui furent utiles pour savoir que quelqu'un arrivait derrière elle. Si ç'avait été Jack, il se serait présenté immédiatement pour partager un moment avec elle. Minerva se serait fait entendre par un râclement de gorge. Et puisqu'aucune de ces deux choses n'arriva, ce devait être sûrement la troisième personne avec laquelle elle passait une grande partie de son temps : Julie. C'était tout à fait son style en plus de ça. Sa petite soeur voulait certainement tenter d'effrayer son aînée. Quel manque total de respect envers celle qui l'avait élevée !
Toutefois, lorsque cette dernière lui sauta au cou dans un cri cherchant sans doute à l'appeurer, Candice avait pris cet air choqué et complètement faux, alors que la jeune femme mettait en même temps la main sur son coeur, comme pour faire ralentir des battements qui ne s'étaient en aucun cas accélérés. Puis enfin, jouant l'essouflement, l'aînée des Bellflower avait prononcé, d'un ton largement exagéré :

"Comme j'ai eu peur ! Ma pauvre Julie, tu es complètement folle, j'aurai dû te choisir plutôt Sainte Mangouste que Poudlard. Tu sais pourtant que je suis cardiaque, c'est pas bon pour ma fragile santé, pauvre frêle jeune femme que je suis."

Examinant de son oeil observateur sa jeune soeur, allongée dans l'herbe, Candice ne put que constater l'état déplorable dans lequel elle se trouvait... Une branche d'arbre dans la main. Instinctivement, elle tourna la tête vers la Forêt Interdite. Un sourire ironique se dessina sur son visage : aucun doute, Julie était bel et bien sa soeur. Sans oublier qu'elle était tout à fait ravissante, comme elle... Mais en moins bien. Hem >< ! Oh après tout, elle avait bien le droit de se le dire tant qu'elle ne le pensait pas réellement.
Toujours assise sur l'herbe, à côté de sa cadette allongée, elle finit par l'imiter, posant sa tête juste à côté de la sienne. De nombreux élèves auraient pu penser que Candice et Julie n'étaient que des amies proches. Après tout, la première avait toujours fait plus jeune que son âge, et la plupart des étudiants la confondaient parfois avec une élève de septième année.

"T'as vu dans l'état dans lequel tu es ? Faudra que tu penses à me dire qui t'a éduqué. A te voir maintenant, on dirait que t'as campé chez les Trolls pendant les vacances !"

Même si la comédie était jouée faussement, Julie ne pouvait s'empêcher de rire. En fait, il était rare qu'elle ne le fasse pas en général. Et encore davantage quand elle se trouvait avec sa soeur. Elles étaient du genre à s'amuser, souvent de bonnes humeurs. Mais elles étaient loins des soeurs ou des frères qui se chamaillent tout le temps.
Pour commencer, elles se ressemblaient incontestablement. Tant au niveau du physique, qu'elles avaient tout à fait charmant, qu'au niveau de beaucoup de traits de caractères, qu'elles avaient... voyons... pour résumer, c'était des Gryffondor du genre joyeuses. Julie avait grandit avec cette personne qui l'avait élevé, et aujourd'hui, elle était fière d'être dans la même maison qu'elle auparavant. De toute manière, selon l'avis commun des Bellflower, aucune maison ne valait Gryffondor. Dans le cas où Julie se serait retrouvé dans une autre maison, et dans le cas où elle l'aurait aimé plus que Gryffondor, chose évidemment et absolument impossible, il est évident qu'elles auraient pu en effet ressembler aux deux soeurs qui se chamaillent souvent.
Mais puisque la bonne entente était inconstetable, oublions ce sujet où il est inutile de débattre plus longuement. Allongée dans l'herbe, la jeune fille avait finit par calmer son rire sans pour autant perdre une expression joyeuse sur le visage. Quelle idée ! Professeur d'Etude des Moldus ! Et quelle idée encore plus étrange de suivre cette matière alors qu'on avait grandit au milieu de moldus. Mais, après tout, ce n'était pas si bête, elle pouvait avoir des notes excellentes sans se fouler. Et puis, passer plus de temps avec sa soeur... but premier de la manoeuvre.

C'était vrai, non seulement elles s'entendaient bien, mais en plus, elles étaient très attachées, bien plus qu'on pouvait se l'imaginer. Il ne faisait aucun doute qu'elles avaient du mal à être séparées, tout comme elles avaient du mal à voir leur soeur se faire critiquer ou autres choses du même genre.
Voici donc un sujet de conversation hautement clos. Ainsi qu'un avertissement à respecter: ne jamais chercher une Bellflower à moins de vouloir se mettre également l'autre à dos !
Dans un geste affectueux, la plus jeune des soeurs avait tendu sa main libre, c'est à dire celle qui ne portait pas de branche étrange, pour poser son index sur le nez de sa soeur sans un sourire. Avant de la laisser retomber sur la main de celle ci qu'elle prit dans la sienne. Elle ne pouvait pas compter le nombre de fois où elle s'était attirée des ennuis parce qu'elle avait entendu des propos qui ne lui allaient pas du tout à propos de sa soeur.
Peut être qu'elle enseignait l'Etude des moldus, peut être qu'elle venait d'une famille de moldus, mais ça ne l'empêchait pas d'être une sorcière très talentueuse et beaucoup plus que la majorité des sangs purs qui se croyaient supérieurs. Oui, s'attaquer à Candice Bellflower était une bonne raison de se mettre en colère pour Julie.
Après avoir louché bizarrement pour avoir l'air folle, l'élève avait répondu, amusée:

"Oui mais à Sainte Mangouste, je t'aurais trop manqué. Et puis, tu aurais perdu une excellente élève pour ta matière. Ne t'en fais pas pour ta santé, si tu finis par mettre à Sainte Mangouste, je parlerais à d'excellents médecins de ton cas."

Julie avait décidé de conclure sa phrase dans un clin d'oeil joué qui voulait probablement dire "Quelle petite soeur magnifique je fais".
Toujours inconsciente de garder quelques facheuses traces de son passage non autorisé dans la Forêt interdite, la demoiselle s'était contentée de regarder sa branche avec un grand sourire. Il lui manquait quelques ingrédients... quelques ingrédients avant de jouer un petit tour à Lucius Malefoy, vengeance évidente pour les nombreux mots qu'il avait pu dire et qu'elle avait été loin d'apprécier. Bien qu'elle n'ait pas parlé de ce mauvais tour à ceux à qui elle en devait l'idée, elle ne manquerait pas de les remercier. Et peut être aussi de rendre son livre à Sirius. Après le lui avoir arraché pendant le cours d'histoire de la magie, elle avait complètement oublié de lui rendre. Il faudrait cependant qu'elle pense à recopier la recette de cette potion avant de le faire.
Candice s'était allongée à ses côtés, et sa voix la fit quitter ses pensées agréables. Elle s'était redressé d'un coup, les mains sur les cheveux, examinant quelques détails qui prouvèrent les dires de sa soeur. Heureusement pour elle, elle n'avait pas croisé quelqu'un qui l'aurait réprimandé ou qui lui aurait retiré des points. Sa soeur ? Allez, ce n'était pas Candice Bellflower qui allait lui retirer des points vu leurs ressemblances. Et en plus, retirer des points à une Gryffondor ?! Non mais vous êtes dingue !
Rapidement, elle avait sortit sa baguette et avait prononcé quelques formules pour arranger son état. Puis, elle avait passé une main dans ses cheveux pour retirer une brindille résistante qu'elle brandit avec triomphe avant de se laisser tomber de nouveau dans l'herbe, non sans reprendre la main de sa soeur. Il restait peut être quelques traces de son triomphe comme des écorchures, mais elle passerait plus facilement les surveillances de ses ennemis qui la collaient trop souvent.

"C'est toi, et je suis sûre que t'en es fière ! En fait... c'était pas des trolls, c'était des trucs... bizarres, étranges, moches, méchants, baveux et... des trucs quoi !"

Julie était la personne avec laquelle la jeune femme se sentait le mieux. Elle était la dernière représentante de la famille de Candice. Cette dernière l'avait élevée du mieux qu'elle l'avait pu et n'était pas peu fière du résultat qu'elle avait à ses côtés en ce moment. Les liens qu'elles avaien étaient plus que fraternels. Pour la professeur, sa soeur était aussi un peu sa fille, bien qu'elle soit beaucoup trop jeune pour que cela soit biologiquement possible... Même dans le monde des sorciers. Beaucoup trop de choses les unifiaient pour pouvoir être toutes dites. Julie était une de ces rares personnes avec lesquelles Candice acceptait d'avoir un lien particulièrement fort. Il y en avait d'autres pour lesquelles elle estimait qu'il valait mieux ne rien faire. Comme pour Jack. Mais l'heure n'était pas à diriger ses pensées vers ce dernier. Il était un excellent ami. Pourquoi aller gâcher une amitié comme la leur en risquant de créer plus, même si, incontestablement, les sentiments étaient bel et bien présents ? Au moins avait-il l'air de comprendre, et ceci la rassurait tout particulièrement. Elle ne voulait pas le perdre. Tout en faisant comme s'il n'y avait rien, elle ne pouvait pas simplement imaginer qu'un jour, il disparaîtrait parce qu'il ne voudrait plus l'attendre. Parce qu'il ne pouvait pas ne pas être plus qu'un ami.
Pour en revenir à Julie, il était impossible que les deux soeurs s'entendent mal. Si chamailleries il y avait, elles n'auraient en aucun pour but celui de vexer l'autre. Les dernières des Bellflower s'entendaient trop bien pour ça.

Lorsque la cadette posa un index sur le nez de son ânée, Candice fit comme si ce dernier la grattait... Pour finalement faire semblant d'éternuer lorsque Julie le retira, prenant gentiement la main de sa soeur. Oui, il existait des moments où le professeur d'Etude des Moldus qu'elle était se permettait de faire du favoritisme envers Miss Bellflower, cette parfaite inconnue qu'elle était à ses yeux. Après tout... Elles n'avaient en point commun que le nom de famille, la couleur des cheveux, les traits du visage, la petite taille, la maison de Poudlard et les mêmes parents... Rien de plus. Oui, pour elle, Julie Bellflower était une personne dont elle ne savait absolument rien, si lon mettait de côté le fait que Candice la connaisse par coeur. Avec un sourire, elle avait écouté ce que sa soeur lui racontait. Ah oui ? Elle lui aurait manqué si elle avait finalement été placée à Sainte Mangouste ? Et comment pouvait-elle en être aussi sûre, hein ? Après tout, la jeune femme était atrocement sadique et cruelle. Inutile de dire qu'elle profiterait de la moindre occasion pour placer sa soeur dans un endroit éloigné d'elle... Ah, l'esprit de famille ! C'était sans doute grâce à ce dernier que Candice avait couvé sa petite soeur comme une vraie mère poule pendant des années...

"C'est simple, tu m'aurais tellement manqué que j'aurai fini par faire la fête tout le temps pour sortir de ma dépression. Quel train de vie horrible j'aurai mené ! En tous les cas, tu as raison, ma matière n'aurait pas la même ambiance sans toi C'est d'ailleurs bien pour ça que j'accepte de te garder soeurette ! Et ne plaisante pas avec les médecins, tu connaîs mon faible pour les hommes en uniforme !"

Sur cette phrase, Candice n'avait pas vraiment fait exprès de faire la pseudo-allusion à Jack. Non, les aurors ne portaient pas d'uniformes, mais dans le monde des moldus, le port de ces derniers représentaient la discipline et étaient bien souvent attribué aux forces de l'ordre. C'était un peu le travail des aurors. "Faire régner l'ordre".
Observant sa petite soeur se redresser pour racommoder ses habits du mieux qu'elle le pouvait, la jeune femme se laissa emporter vers le temps où elle s'était retrouvée à sa place, Minerva la sermonnant comme une sorte de grande soeur implacable et invaincue. Poudlard avaient sans doute été ses meilleures années. Malgré le fait qu'elle se soit toujours fait traitée de Sang de Bourbe, Candice avait fini par s'y habituer pour ne plus en souffrir. Ca n'était pas grave. Au moins aurait-elle l'avantage de l'effet de surprise si un jour, cette dernière se faisait attaquer par un mangemort. Après tout, elle avait toujours été excellente lorsqu'il s'agissait de duels. Elle avait tout de même contribué à faire mettre quelques sorciers recherchés à Azkaban, non sans l'aide de Jack, il fallait l'admettre.
Puis, lorsque sa soeur reprit la parole à nouveau, ce fut le plus naturellement possible que Candice lui répondit un exagéré :

"Quelle formidable personne, cette Candice Bellflower ! On devrait lui remettre une médaille et lui vouer un véritable culte ! Non, vraiment ! Les trucs bizarres, étranges, moches et baveux devaient sûrement être... Hum... A part nous deux face à un miroir, je ne vois pas vraiment. Etrange !"

Toujours tenant la petite main de sa sœur dans la sienne aussi petite, une idée commençait à germer dans la tête de la plus minuscule des deux. Une idée folle, impossible, irréelle… en gros, le genre d’idée qu’elle avait souvent et qui ne lui paraissait pas si impossible que ça. Enfin, là si, au moins un peu. Proposer à sa sœur de l’aider à préparer la potion, ça tenait du domaine du paranormal. Non, elle n’était pas convaincue qu’elle refuserait, mais elle n’était pas convaincue non plus que celle-ci pourrait garder sa place à Poudlard ensuite. C’était bien ça le problème.
Du point de vue de leur caractère, ça semblait tout à fait logique. Pourtant… aaaaah Candice n’avait pas choisit le meilleur métier pour pouvoir continuer à être une Bellflower. Secouant la tête pour chasser cette idée presque aussi grotesque que Lucius Malefoy en personne, elle s’était employée à examiner chacun des doigts de Candice comme si elle tenait cette main pour la première fois. Un moyen comme un autre de ne plus penser à la plus grosse folie de la journée. Si sa sœur se faisait virer, elle n’aurait plus aucun intérêt pour les cours d’étude de moldus. Et encore, ça c’était la faible raison. On pouvait ajouter qu’elle lui manquerait terriblement, que sans sa sœur à ses côtés… c’était même inconcevable, et qu’en plus l’école serait beaucoup moins marrante. Et puis, elle n’aurait plus le beau Jack Campbell en collègue… plus difficile de l’avoir en beau frère.
Tellement de raisons qui faisaient que Candice Bellflower était le professeur indispensable à Poudlard, le pilier, la meilleure ! Oui… bon, elle faisait peut être un peu de favoritisme. En tout cas, sa sœur était réellement douée, impossible pour une Bellflower de ne pas l’être. Fierté familiale quand tu nous tiens !

C’était quand même bien dommage. Jouer un tour à Lucius c’était marrant. Le faire avec sa sœur, ça l’était encore plus. Elle se souvenait que sa sœur avait connu aussi son propre crétin à l’époque de ses études, son Lucius à elle, sa bête noire. Candice lui en avait déjà parlé, un Serpentard comme il y en avait beaucoup mais version aussi détestable que l’autre crétin de Malefoy. Son nom ? Quelque chose comme Pavel, Jabel, Rileb… enfin, un truc dans le genre, ça lui reviendrait plus tard. Est-ce que sa sœur lui avait préparé un filtre de mocheté un jour ? C’était probable qu’il ait pu avoir quelque chose dans ce goût là, elle la connaissait sa grande sœur mère tutrice professeur et autres.
A la réponse de sa sœur, Julie avait gonflé les joues comme une enfant boudeuse. Mais elle n’avait pas pour autant relâché la main de son aînée. La punition qu’elle allait endurer… mmmmh voyons voir. Le supplice Bellflower, odieux, cruel, sans pitié, douloureux, c'est-à-dire les chatouilles. Lui lâchant brusquement la main, elle l’avait chatouillé sur le ventre brièvement avant de se laisser rouler sur l’herbe afin de s’éloigner d’elle et d’échapper à la terrible revanche. Puis, elle n’avait pas oublié le rire démoniaque qui était de rigueur quand on infligeait pareille torture. Se redressant pour s’asseoir, elle avait pris un air qui se voulait mauvais avant de se mettre à rire plus franchement.
Mmmmh, les hommes en uniforme… si elle lui connaissait un penchant, c’était pour un certain professeur de défense contre les forces du mal, ancien auror, charmant, au charme mystérieux…. Et c’est en l’imaginant en uniforme de policier moldu qu’elle avait causé son rire soudain, incapable de garder son jeu de méchante :

"Une brillante criminelle telle que moi ne finira jamais à Sainte Mangouste. Le seul endroit où je serais prisonnière sera l’enfer à ma mort niark niark ! Les Bellflower mettent l’ambiance depuis maintenant… une génération ça marche quand même. On a la classe de toute manière ! Mmmmh, homme en uniforme… homme en uniforme… alors je devrais peut être appeler le professeur Campbell… Inspecteur Campbell ! Et ne fais pas l’innocente Mademoiselle Bellflower, tu l’es autant que moi si je te dis que j’ai été sage toute la journée !"

Un sujet sur lequel il était assez amusant de la taquiner. Candice pourrait nier cent ans, elle ne serait toujours pas crédible. Ça se voyait autant que sa haine pour Lucius Malefoy. Hein ? Sirius Black ? Mais non, c’était pas pareil… et puis, ça ne se voyait pas du tout !
Rangeant sa baguette avec soin, elle avait baissé les yeux vers sa branche d’arbre, l’air de rien. D’accord, elle l’aimait bien, mais juste bien … enfin. Bref, inutile de penser à son séduisant camarade… euh son camarade tout court maintenant.
Quand sa sœur joua la prétentieuse, la demoiselle releva les yeux de sa branche et la posa à côté d’elle pour avoir ses deux mains libres. C’est alors qu’elle avait encadré sa sœur de ses mains comme pour prendre en photo une grande vedette et l’immortaliser au moment de sa gloire :

"Faites moi un air sensuel. On ne bouge plus ! C’est dans la boîte !"

Elle avait ensuite baissé ses mains pour se mettre à rire légèrement à la référence des Bellflower en monstres, bien que c’était absolument inconcevable.
Julie s’était ensuite frottée le menton juste après avoir secoué la tête, cherchant un meilleur exemple pour représenter ces monstres. La réponse était déjà bien connue… ce qu’elle allait dire était tellement évident qu’elle aurait même pu prétendre faire de la télépathie avec Candice qui devait déjà avoir deviné le fond de sa pensée.
Brisant le faible suspens, elle avait simplement dit :

"Lucius Malefoy !"

Être à Poudlard avec sa soeur avait le goût du rêve à la fois réalisé et irréel. Ses années d'étude l'avaient menées de découvertes en découvertes, et c'était bien grâce à la magie que Candice avait fait le deuil de ses parents. Le château, malgré son air imposant, la rendait plus heureuse, plus ironique et plus maligne que jamais. Pourtant, elle était professeur. Ce qu'elle faisait n'avait aucun rapport avec son devoir d'enseignante. Les raisons de son retour à Poudlard n'avaient jamais eu de rapport avec l'apprentissage d'une matière aux élèves de toute façon. Bien sûr, Candice adorait raconter quelques petites anecdotes sympathiques et drôles sur les moldus à ses étudiants. Elle avait toujours apprécié le fait de savoir que certains jeunes sorciers avaient bien plus l'esprit ouvert que les anciens. Mais si elle était revenue dans cette école, c'était bien plus pour des raisons affectives. Il y avait d'abord Julie, sa soeur et son unique famille. Celle qu'elle avait toujours aimé plus que tout jusqu'à ce qu'un certain auror chamboule sa vie. Ensuite, on retrouvait Minerva, sa meilleure amie, qu'elle considérait même comme une protectrice. Les disputes se faisaient fréquemment, mais elles ne les avaient jamais éloignées. Et enfin, il y avait Jack. Candice aurait pu passer une année de plus en se contentant de voir Julie et Minerva pendant les vacances seulement, mais pas l'ancien auror, son ancien collègue qui l'était à nouveau pour une profession différente. Il y avait des personnes dont on ne pouvait pas se passer, même si on faisait comme s'il n'y avait absolument rien. Mêlant ses doigts à ceux de sa petite soeur, la jeune femme lui fit un sourire éblouissant. Oui, c'était elle la plus belle des Bellflower, pas le thon blond délavé en face d'elle ! Julie ne méritait même pas des steacks charal en plus, trop la honte ! Hem... Quand une des soeur Bellflower s'égarait en ironie dans ses propres pensées, ça ne donnait pas toujours des choses très logiques... Sauf pour une personne parmi vous, lecteurs.

Candice connaissait sa petite soeur mieux que quiconque. Alors mieux que quiconque, elle savait parfaitement reconnaître l'air que Julie arborait lorsqu'elle aait une idée en tête. Qu'est-ce que ça serait cette fois-ci ? Elle avait trouvé le moyen d'ensorceler les sabliers donnant les points des maisons pour faire mener Gryffondor de loin ? Elle s'en était pris -encore une fois- à Lucius Malefoy ? Et malgré l'imagination débordante que Candice pouvait avoir, elle ne devinerait sûrement pas ce que voulait réaliser Julie. Ou... Peut-être avait-elle trouvé le moyen de faire cracher le morceau à Sirius. Ce morceau qui dirait qu'il n'attend qu'elle et qu'il voudrait l'épouser, et tout le blabla... En même temps, se retrouver unie à la famille Black aurait quelque chose d'extrêmement ironique pour ces derniers. Leur devise était connue de tous. Candice avait tout de suite apprécié le jeune garçon. Elle lui trouvait quelques points communs à Jack, et qui ressemblait à Jack lui plaisait tout de suite... Mais pas de la même façon que l'ancien auror. Et ce fut à ce moment que la jeune femme se fit chatouiller par sa soeur, en traître du début jusqu'à la fin. Faisant une mine complètement outrée, la professeur, normalement symbole de la discipline, tenta de faire de même à Julie... Sans pour autant y arriver, cette dernière étant plus rapide que prévu et Candice ayant surtout la flemme de bouger un peu trop. Riant à la première partie de la prise de parole de sa soeur, ce même rire se fit un peu moins présent lorsque Julie prononça le nom de Jack.

"Aah... Je me rappelle déjà tes premiers crimes, c'est comme si c'était hier, avec ce cher Arnold et sa tête de ballon de rugby. Ou cette merveilleuse fois où tu as mis le feu au sapin de Noël en ayant voulu voir tes caeaux à l'avance alors que je ne te l'avais absolument pas autorisé... C'est émouvant tout ça, quand on y repense ! Et entre Jack et moi, il n'y a rien du tout, pourquoi tout le monde s'obstine à penser le contraire ? Je pourrai te dire le même genre de choses sur le petit Black, ton charmant camarade aussi incontrôlable que toi, surtout lorsqu'il est avec son binôme !"

Un clin d'oeil plus tard, Candice avait immédiatement changé d'expression pour prendre celle d'une allumeuse lorsque Julie avait fait mine de la cadrer. Prenant la pause, la jeune femme était redevenue sérieuse directement après, comme si elle ne riait jamais. Mauvaise, elle menaçait déjà sa petite soeur avec sa baguette magique pour lui dire, imitant la voix grave du plus crétin des crétins :

"Espèce de Sang-de-Bourbe, faire comme si on prenait des photos, c'est bien un truc de moldu ça ! Si je me souvenais de la formule de lévitation qu'on apprend en première année, je te ferai immédiatement voler dans les airs ! Ouais, je suis un stupide Sang Pur supérieur à toi !"

Puis, reprenant son air normal :

"T'as vu, j'les fais bien hein ?"

Et enfin, Julie prononça le nom de Lucius Malefoy. Un sourire amusé se dessina sur le visage de Candice. Elle n'ignorait absolument pas la rivalité qui existait entre les deux jeunes sorciers, et, d'après les dires de sa soeur, la jeune femme ne pouvait qu'aprouver l'animosité que cette dernière avait pour Malefoy. A sa propre époque, il n'y avait pas si longtemps que ça, elle avait connu le même genre de problèmes avec Caleb Parker. Tous les coups avaient été permis entre eux, jusqu'à ce que le ciel ait la bonté de lui faire passer ses examens et que Candice ne le revoie plus jamais. Elle ne pouvait que comprendre parfaitement bien sa soeur, et, en signe de soutien, l'enseignante fit une mine rêveuse avant de dire :

"Je vais faire comme si je n'avais rien entendu et comme si tu ne préparais rien. Minerva va me tuer, alors ça sera notre secret !"

Attention, regardez bien la scène suivante. Dans celle-ci, vous verrez comment l’éducation brise les joies des étudiants en leur amenant stress, peur, angoisse, maux d’estomac que même un yaourt Activia il peut pas soigner.
Pour l’instant, pour Julie Bellflower, la vie est belle, rose. Oui, elle est contente de partager une conversation intellectuelle avec sa sœur aînée, Candice. Bon, admettons que la conversation ne soit pas si intellectuelle que ça. Il n’en reste pas moins que les deux Bellflower partagent actuellement un moment agréable dont il serait absolument injuste de les priver ! Quel malheur que cet instant soit brisé par la prochaine arrivée d’un certain Rusard ! Et tout ça pour quoi ? Pour rien ! Oui chers lecteurs ! Très bien, reconnaissances que Julie a quelques torts, mais sur cette affaire là, elle ne se fera poursuivre qu’à cause d’une mauvaise réputation injustifée. En la voyant, le concierge choisira tout simplement d’en faire sa nouvelle cible, ne trouvant pas l’ancienne et jugeant qu’elle avait obligatoirement quelque chose à se reprocher.
Alors, admettez au moins que c’est un véritable scandale que de vouloir maltraiter une jeune fille aussi mignonne, douce, sage, que la jolie Julie Bellflower. Il est impensable qu’une lettre ne soit pas déposée aux parents d’élèves sur cette tragique affaire par la suite.
Mais pour l’instant, pour quelques faibles minutes de répit, Julie peut savourer la douceur de l’instant avant de devenir cette pauvre fille malheureuse que nous nous devons de plaindre.
Bien, maintenant que nous avons suffisamment attirer la pitié sur elle, nous pouvons reprendre le rp là où nous l’avons laissé. Mais souvenez bien que la suite ne peut être qualifiée que d’injuste !

Sa sœur, alias Candice Bellflower, était justement en train de parler des nombreuses bonnes actions de sa cadette, évidemment avec fierté. Non, le mot crime ne ressort aucunement de la conversation ! Se tournant sur son meilleur profil, Julie avait alors reçu les nombreux compliments de son aîné en tentant de s’en montrer digne par la pose d’une criminelle… enfin, traduisons par un ange.
Protégée de toute revanche, elle savourait sa domination actuelle, ou sa bonté, peu importe. Et elle se permit même de baisser sa paupière avec son doigt dans un « mon œil » quand Candice prétendit qu’il n’y avait rien entre elle et le beau Professeur de Défense contre les Forces du mal. Mais bien sûr ? Et elle était la Reine d’Angleterre !
En revanche, nous pouvons noter que l’expression maligne s’évanouit complètement quand l’aînée des Bellflower fait référence à un certain Sirius Black. Mais qui était cet étrange individu au nom sinistre ? Innocemment, Julie s’était mise à siffler, détournant les yeux du regard trop intelligent, fourbe, calculateur et j’en passe de sa sœur, elle avait répondu :

"Sirius Black ? Connaît pas."

Mais Candice ne s’en tirerait pas si facilement, elle avait immédiatement enchaînée en la pointant d’un doigt accusateur :

"A d’autres ! Tu meurs d’envie de l’embrasser langoureusement ! Ah le French Kiss ça te dirais bien avec le séduisant Professeur Campbell."

Faisant mine de l’imiter :

"Oh Professeur, je me languis de vous ! Embrassez moi ! Apprenez moi des sorts !"

Mais pour ce qui était des imitations, sa sœur n’était pas en reste. Elle avait entamé une remarquable imitation qui lui fit penser à ce crétin de Lucius Malefoy. Heureusement, elle n’était pas assez stupide pour la confondre avec lui et la tuer.
L’applaudissant joyeusement, Julie avait fait mine de lever un carton pour lui donner une note, probablement un 10 vu le pouce qu’elle leva pour la féliciter d’un si bon jeu d’actrice.
"Mais évite de faire ça à Jackot le manchot, c’est un tue l’amour."

Puis, elle s’était inclinée avec respect devant le silence de sa sœur. Elle allait justement la remercier de ne pas lâcher la terrible Mc Gonagall sur elle quand la situation bascula. Heureusement, ce n’est pas la voix de Minerva, qui l’effrayait assez, qui retentit, mais celle d’un concierge au chat flippant. Il restait moins redoutable que la directrice de sa maison. Consolation ? Pas du tout ! Elle était repartie pour une habituelle course.
Alors voilà, imaginez le grand sourire de Julie, et imaginez le disparaître d’un coup quand elle entend le :

"BEEEELLLLFLOOOWEEEERR !!!!"

D’un coup, Julie s’était relevée, non sans oublier sa branche, elle avait fait mine de saluer sa sœur comme si elle avait un chapeau sur la tête :

"Candice, mon chou, je dois filer. Cas d’urgence, on se voit tout à l’heure au dîner. Attention, sortie tragique : AAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHH !"

Et là voilà qui se mettait à courir en direction du château, Rusard à ses trousses.

[Cabane d’Hagrid, Un Gryffondor en cavale]

[Premier post]

Jack Campbell venait tout juste de terminer un cours pour des élèves de 3ème année. C’était une classe sympathique et l’heure de cours s’était relativement bien passée. Il avait plusieurs copies à corriger, mais il ne sentait pas de le faire seul dans son bureau. Aujourd’hui, il avait rapidement croisé Candice Bellflower au déjeuner. Evidemment, en tant qu’homme faible et amoureux, il connaissait son emploi du temps et savait qu’elle avait un trou actuellement. S’il partait sur les suppositions, il y avait des chances qu’elle se trouve dans les environs du parc de Poudlard. Et par la plus heureuse des coïncidences, il se trouvait que corriger ses copies là bas lui disait bien. Et si elle n’y était pas, il aurait peut être un peu plus de chance au dîner, ou il aurait au moins celle de tomber sur Adam Trawlish. Que ce soit Adam ou Candice, il ne risquait pas de corriger grand-chose s’il décidait de tenter de le faire en leur compagnie. Ses amis étaient la source d’une grande distraction, mais il ne pouvait pas s’en plaindre puisqu’il cherchait à l’être.
Il avait prit ses affaires et avait descendu les nombreux escaliers du château, croisant quelques élèves qui le saluèrent, d’autres qui se mirent à murmurer sur son passage.
C’était inévitable… il était là depuis un mois mais les rumeurs devaient aller bon train. S’il entendait quelque part qu’il était à l’origine des élèves disparus puis revenus, il n’en serait même pas surpris.

A force, il avait pris l’habitude. Bien sûr, il ne pouvait pas nier que ça avait tendance à l’agacer par moment. Mais que pouvait il bien y faire ? Il n’avait pas envie de raconter une histoire qu’il jugeait pénible à tout le monde. Alors il s’entêtait dans son attitude du mystérieux ancien auror qui était probablement professeur à Poudlard dans l’espoir de tuer Albus Dumbledore ou quelque chose dans ce genre.
Bref, il avait tout simplement ignoré les murmures pour continuer son chemin vers la sortie. S’il se mettait en colère contre tout ceux qui s’amusaient à raconter n’importe quoi sur lui, il n’avait pas finit de le faire. Et déjà qu’il avait tendance à manquer de calme parfois.

Quelques minutes plus tard, le vent frais de novembre soufflait enfin sur son visage. Il ne profita de l’air que quelques secondes avant de reprendre sa marche. Sans trop d’hésitations, il se dirigea vers le lac. Si elle n’y était pas, il s’était trompé sur les habitudes à Poudlard de la demoiselle qu’il recherchait. Enfin… de l’endroit qu’il recherchait pour corriger ses copies. Et sur le trajet, son intuition se confirma quand il entendit quelqu’un parler de la plus jeune des Bellflower, de forêt maudite… l’aînée avait des chances d’être avec elle.
Avec un sourire de satisfaction, il vit qu’il ne s’était pas trompé quand il aperçu la jolie blonde en pleine conversation avec sa sœur cadette. Sans attendre, il les rejoignit et se pencha sur celle-ci. Adressant un sourire à celle qu’il préférait en guise de salut, il ne détourna pas les yeux vers la plus jeune pour lui adresser un

« Salut Julie »

En fait… quand il le fit, celle-ci n’était déjà plus là. Passant une main dans ses cheveux dans un "Au revoir Julie", il finit par hausser les épaules et s’asseoir près de sa collègue qu’il trouvait, malheureusement, trop séduisante.
Posant ses affaires à côtés de lui, il avait montré d’un pouce la forêt interdite avant d’engager la conversation :

« T’es au courrant que ta sœur a lâché des monstres sur la cabane d’Hagrid ? »

L'aînée des Bellflower n'avait pas pu s'empêcher de rire lorsque sa soeur avait commencé à se moquer ouvertement d'elle. Venant de Julie, Candice était loin d'être susceptible. Elle était d'ailleurs la seule personne incapable de la vexer. Toutes les deux rigolaient lorsqu'elles se parlaient, et leurs liens étaient bien plus serrés que ce que certains pouvaient imaginer. Ouais, l'amour, dit comme ça, ça fait un peu cucu. Toujours est-il qu'elles s'aimaient énormément et blablabla... Candice s'était occupée de Julie et ne manquait pas de ressentir une certaine fierté vis-à-vis du résultat. Qui ne l'aurait pas eue ? D'accord, sa petite soeur lui ressemblait énormément lorsqu'elle avait eu son âge, ce qui n'était pas forcément une bonne chose. Mais peu importait. Et puis elle avait la chance d'échapper aux problèmes divers et variés auxquels la professeur avait eu droit durant sa scolarité... Voire même après. Devenir quelqu'un de responsable, c'était toujours dur... Même si d'un certain côté, elle l'était depuis beaucoup trop longtemps pour une jeune femme d'à peine 25 ans.
Ah non, ça n'allait pas ! Julie trichait, elle ne faisait que ça de toute façon. Candice irait se plaindre à la grande soeur de cette dernière pour lui dire que le travail qu'elle avait fait sur elle n'allait pas et qu'il lui fallait un peu plus de sévérité. D'accord, en général, c'était le travail de Minerva de lui dire ça. Et la jeune femme ne pouvait que la comprendre vu les ennuis que sa soeur cadette attirait à sa propre maison, et donc celle pour laquelle le professeur de Métamorphose était la directrice. Candice savait très bien qu'il fallait à Julie un peu plus de dureté. Mais d'un autre côté, la jeune femme n'était que sa soeur Le genre de soeur avec qui on est tout le temps complice.
Alors, au "Sirius Black ? Connaît pas.", le professeur peu sérieux qu'elle était se mit un doigt sur la bouche, prenant une pause exagérément songeuse, ses yeux regardant le ciel, tandis qu'elle marmonnait de manière suffisamment audible pour que Julie entende :

"Sirius Black... Moi je crois que si, tu le connaîs. Un type dans ta classe, de ton âge, plus grand que toi, beau gosse... Tu vois pas ?"

Aux taquineries de Julie sur (le beau) Jeack Campbell, Candice fit mine de ne pas écouter pour demander ensuite d'un air absent :

"Hum... Tu disais ?"

Sa soeur riait à son imitation, jusqu'à ce que... Comment dire ?"BEEEELLLLFLOOOWEEEERR !!!!" Automatiquement, par réflexe même, Candice tourna la tête vers la source du bruit pour voir Rusard arriver en courant. Remontée quelques années en arrière, elle fut, l'espae d'un instant, persuadée qu'elle venait de se faire prendre pour avoir planqué des scroutts à pétard sur le toit de la cabane de Hagrid... Mais sa soeur la ramena à la dure réalité lorsqu'elle lui annonça qu'elle était obligée de faire un départ précipité. Soulagée, Candice s'allongea de nouveau par terre pour voir au-dessus de sa tête... Jack Campbell. Automatiquement, un sourire se dessina sur son visage. Oui, elle était contente de le voir, ce Jacky, et s'amusait surtout de ce que sa soeur avait bien pu dire sur lui... Toutes ces choses amusantes qu'ils ne sauraient jamais, heureusement pour elle. Lorsqu'il avait pris place à côté d'elle, à l'endroit exact où s'était trouvé Julie avant, Candice ne résista pas à l'envie de fouiller ses affaires, à la recherche de quelque chose d'intéressant. Entre quelques copies, elle répondit tout de même à son ami d'un air nostalgique :

"Quelle charmante gamine... Exactement moi à son âge d'ailleurs !"

Puis, marquant un temps de pause entre deux copies d'élèves dont quelques uns étaient aussi dans sa classe, Candice fit mine de réaliser ce qu'elle avait dit, pour se rattraper dans un sévère :

"Ah ces délinquants ! On devrait sérieusement leur apprendre le sens des responsabilités ! Bon sérieusement, tu dois bien avoir une photo de nous dans toute ta papera... Aaah, j'ai trouvé !"

Bien évidemment, la deuxième partie de la phrase avait eu un ton complètement à l'opposé de celui qu'elle avait pris pour critiquer Julie. Dans sa main se trouvait une photo de Jack et elle, de... L'année précédente sans doute, prise chez Fleury et Bott. Sur cette dernière, on pouvait voir Candice en train de tenter d'ébouriffer les cheveux de son ami, en mouvement bien entendu, puisque l'image était magique. Hum... Embêter Jacky, ça n'était pas du tout son genre. Heureusement pour elle, le personnage qui la représentait ne montrait pas les sentiments qu'elle ressentait pour celui qui représentait son collègue. A l'époque où elle avait été prise, il venait à peine de tout lui dire.

"C'est dingue ce que ces images peuvent refléter comme mensonges ! Comme si j'étais du genre à t'embêter avec tes cheveux, c'est pas mon style du tout."

Entre temps, elle s'était accroupie pour se mettre en face du beau Campbell, plaçant l'image au niveau de son visage, juste à côté d'elle, pour faire une comparaison entre la vraie Candice et la fausse. Sur la photo, on pouvait lui trouver un air malin, amusant... Tandis que devant Jack, la jeune femme avait l'air d'un ange innocent, qui n'avait jamais fait de bêtises de sa vie.

"Convaincant hein ? Alors, les cours ça se passe bien ? J'espère que le nouveau prof de défense contre les forces du mal t'a pas donné trop de devoirs... Il paraît qu'il est horrible, certains disent même que..."

Se rapprochant de son ami, pour lui dire sur le ton de la confidence, Candice avait continué sa phrase, regardant tout d'abord à gauche, puis à droite, s'assurant que personne ne l'écoute :

"Certains disent même que quand il était petit, il a pas voulu aider sa grand-mère à faire son jardin ! C'est forcément un mangemort, t'imagines !"